Sortie Bio à Cerbère 2008
Du 13/09/2008 au 15/09/2008
Gare d’Austerlitz, vendredi soir. Sur le quai, je cherche la voiture 50, puis la couchette 21. Dans le compartiment, je retrouve Philippe à la couchette 22.
Cette coïncidence est amusante quand on sait que nous avons pris nos billets individuellement. Nos sacs prennent beaucoup de place. Les autres occupants du compartiment, un couple de belges flamants et un couple de jeunes français, ont heureusement moins de bagages. Je me rappelle nos voyages avec un billet de groupe. Nous étions 6 plongeurs par compartiment. Les sacs de plongée formaient un mur devant la fenêtre. Hormis Phuong et Stéphane, tous les plongeurs du club Galatée qui font cette sortie sont dans ce train. Nathalie et Didier sont dans la voiture d’à coté ainsi que Françoise et Catherine, Patrick un peu plus loin et beaucoup plus loin ceux qui voyagent en première. C’est tentant d’aller voir en queue s’il y a des têtes connues ou l’inverse. Nous arrivons à Cerbère à l’heure prévue. Trois minutes d’arrêt. Descente du train rapide. Vers 8h15, ce samedi 13 septembre, nous sortons de la gare. Le soleil est là, le vent aussi. Nous filons vers l’hôtel pour le p’tit déj. À 9h nous sommes au club « Cap Cerbère ». Ce club n’a pas changé depuis des années. Ni les murs, ni l’encadrement. J’étais déjà venu plonger à Cerbère pour le niveau 2 puis le niveau 3 avec Franck. Pour nous la plongée à Cerbère, c’était en novembre, dans une eau fraîche, sans visibilité, par un temps médiocre voire mauvais. Et puis de la technique, de la technique et un peu de technique. Je me rappelle à cette époque avoir entendu, le jeudi à la piscine de Meudon, des plongeurs raconter leurs superbes plongées à Cerbère. J’ai toujours eu l’impression qu’on ne parlait pas de la même région. Le meilleur moyen pour vérifier c’est d’y aller. Il y a deux ans, la section bio nous a proposé une sortie en septembre à Cerbère. L’occasion est trop belle. Franck et moi, nous nous précipitons pour nous inscrire. La veille de notre départ, de fortes précipitations s’abattent sur la région. Une coulée de boue glisse vers la baie de Cerbère. Notons que le village espagnol le plus proche s’appelle Port Bou. Bref la sortie est annulée. Cerbère garde son paradis bien caché.
Cette année, ils remettent ça. Hélas, Franck n’est pas libre. Il part en Corse pour passer le MF1. J’y vais donc seul. Seul avec Danni, Tof, Philippe Françoise, Catherine, Alain Dorine, Lionel, Patrick, Jean-Pierre, Didier et Nathalie. Petite parenthèse: pour les plongeuses qui partent en couple, comme Nathalie, pour ne pas porter votre sac de plongée ou votre bloc, faites vous faire un certificat par une copine ou un copain dans le corps médical, par exemple, pour une luxation à l’épaule ou une entorse au coude…. L’explication de Nathalie, c’est qu’elle a évité la chute de son fils en train d’essayer d’attraper un pot de confiture sur une étagère. Se mettre l’épaule en marmelade pour un pot de confiture c’est ballot. D’ailleurs, pour Nathalie, porter des lourdes charges lui donne le mal de mer. Cette fois-ci, elle n’a pratiquement pas été malade.
Pourtant les conditions de navigation n’étaient pas favorables pour les sensibles du mal de mer. Des vagues assez importantes ont contrarié, pendant les 3 jours, la progression des bateaux malgré la dextérité des pilotes. Toutes nos plongées ont eu lieu du coté espagnol entre Cerbère et Port Bou à l’abri du vent et des vagues. Nous avons exploré le Cap Nègre, le site de la Grotte de Port Bou et le site de l’Ocell. 6 plongées superbes dans une eau à 20 degrés et une visibilité correcte voire bonne. Beaucoup de choses à voir. Une faune et une flore très riche que l’on ne peut pas imaginer quand on fait de la technique avec une visibilité d’un mètre ou deux. Une inquiétude tout de même, seule ombre au tableau, jamais je n’ai vu autant de gorgones couchées et détruites. Est-ce un phénomène naturel ou bien les effets du développement de la plongée ?
En dehors des plongées, le succès de cette sortie a reposé sur les conditions d’accueil. L’équipe du Cap Cerbère est à la fois compétente et accueillante. Nous logions à l’hôtel central à 3 minutes du club de plongée. Les chambres sont spacieuses et fraîchement rénovées. Les repas étaient pris au restaurant « chez Co » situé presque en face de l’hôtel.
Lundi après-midi, une dernière plongée avant le départ. J’ai eu le plaisir, pour la première fois, d’accompagner Phuong et Stéphane. Si Stéphane a un sens de l’orientation très efficace, Phuong est dotée d’un système de respiration proche de celui des poissons. Elle emmène de l’air, comme tout le monde, dans une bouteille jaune mais ne s’en sert pas ou très peu. Je me demande si elle ne plonge pas bouteille fermée.
Après cette belle plongée, il faut préparer le retour. Un retour sans évènement particulier, bref rien à dire…
Non je déconne. Deux choses importantes : nous avons beaucoup ri et nous sommes arrivés en retard. A priori, il n’y a pas de lien entre les deux. Le hasard des réservations a fait que huit plongeurs se sont retrouvés dans 2 compartiments contigus de la voiture 48: Lionel et Dorine avec Philippe et moi et à coté Catherine, Françoise, Didier et Nathalie. Nous nous sommes amusés comme des collégiens à rire de situations que nous avons trouvées désopilantes, souvent au détriment d’autres passagers. J’espère qu’il nous sera beaucoup pardonné. Nous avons ri lorsque nous avons vu arriver un type d’environ 2 mètres très sec, pieds nus et barbu. Nous avons évidemment envisagé des solutions pour qu’il puisse trouver une place et dormir dans son compartiment. Une des solutions consiste à laisser la fenêtre ouverte pour qu’il puisse passer les jambes en étant allongé sur une couchette du milieu. Nous avons également beaucoup ri après avoir vu 3 jeunes femmes traverser la voiture à la recherche du contrôleur. Elles disaient qu’elles partageaient leur compartiment avec un type qui leur faisait peur et qu’elles allaient se faire tuer. La description qu’elles nous ont faite ne laissait aucun doute. Nous avons reconnu Alain. Nous sommes allés le voir dans la voiture 49. Il tapotait nerveusement sur son ordinateur portable. Nous avons eu beau essayer de rassurer les trois Grâces à leur retour. Rien n’y a fait. Elles ont préféré changer de compartiment. Alain a dormi avec son ordinateur mais sans souris. Bref nous nous sommes bien amusés jusquà Perpignan. Ensuite nous avons décidé de laisser tout le monde dormir. Avant d’aller se coucher, j’ai lu une citation que j’avais écrite sur mon carnet quelques jours avant de partir: « la plus grande des journées perdues est celle où l’on n’a pas ri » .Cette phrase est de Gustave Flaubert.
Gustave Flaubert n’a pas écrit grand chose sur la SNCF. Qu’aurait-il écrit sur la fin de notre aventure ? Nous arrivons vers 7h en région parisienne. L’arrivée Gare d’Austerlitz est prévue pour 7h27. Une annonce nous indique notre entrée en gare terminus d’ici une vingtaine de minutes. Quelques instants après, le train s’immobilise en » pleine voie » comme on dit dans le jargon professionnel. C’est rassurant, on est toujours sur la voie ! Une panne de signalisation va nous retarder une heure. Après une heure d’attente, le train repart. Vingt minutes plus tard, la gare d’Austerlitz sera le témoin de nos « au revoir et à jeudi ».
Vivement la prochaine sortie bio. Je me suis laissé dire que ce serait à Saint Pierre et Miquelon. Les inscriptions sont ouvertes. Pour les glaçons, c’est sans problème, ils sont sur place.
Bruno R.