Sortie mer chaude – Maurice 2017
L’île Maurice, c’est la sortie mer chaude de l’année 2017 pour un groupe d’une quinzaine de plongeurs dont les niveaux vont du plus aguerri (Daniel, avec quelques milliers de plongées à son actif) jusqu’aux niveaux 1. Avec les plongeurs expérimentés, on trouve également Olivier et sa certification bio garantie sans pesticide, le groupe était sans aucun doute représentatif de l’ensemble des compétences du club.
« De la confiture aux cochons » as-t-on pu entendre sur un ton taquin ! C’est ce qui attendait les premières bulles, car quoi de mieux que ces eaux riches de vie, à 28° tous les jours que ce soit en surface ou à 20 mètres de profondeur. Pas mal comme premier terrain de jeu en milieu naturel pour valider son niveau 1 !
Après un long voyage de nuit de plus de 12 heures, incluant une escale à la Réunion, l’arrivée à Maurice était bienvenue. Dès la descente de l’avion, la bouffée d’air chaud et humide marque le ton. C’est la fin de la saison des cyclones, marquée par quelques courtes averses sans conséquence et des températures idéales, ni trop chaudes, ni trop froides.
On retrouve notre chauffeur et ses minibus : un bus pour les bagages, et un bus pour les passagers, tous pleins (les bus, pas les passagers). Direction le village de « trou aux biches », au nord-ouest de l’île. Le trajet prend un peu plus d’une heure pour traverser l’île, et nous permet d’observer le relief.
Maurice est marqué par des massifs abrupts posés au milieu de larges plaines. Les montagnes ne sont pas très hautes, mais la pente est immédiatement raide, comme si l’on ne voyait que les pics de montagnes plus souterraines.
Tout le reste semble quasiment dédié à la culture de la canne à sucre. Elle est omniprésente. L’histoire de l’île y est étroitement liée, et son économie s’est longtemps fondé sur l’industrie du sucre. C’est un peu moins vrai aujourd’hui, avec la montée du tertiaire depuis une dizaine d’années, mais le sucre reste bien présent.
Arrivée à l’hôtel « le palmiste », proche de la plage de trou aux biches, avec ses piscines et son bar. La fatigue du voyage se fait sentir, mais nous sommes impatients d’arriver au lendemain pour démarrer les festivités par une opportunité exceptionnelle : nager avec des cachalots !
Le lendemain, lever très matinal et un solide petit-déjeuner, nous sommes accueillis au centre « Blue Water Divers » par Hugues Vitry, moniteur CMAS 3* et fondateur du centre en 1987.
Pour aller à la rencontre des cachalots, les consignes sont simples mais strictes. Nous sommes des invités dans le milieu de ces mammifères marins, il faut limiter les perturbations. Pas de bloc, seulement du palme/masque/tuba en surface. Interdiction d’apnée, et palmage dans l’eau, sans éclaboussures. Il faut se laisser glisser dans l’eau sans éclaboussures ou clapot car cela risque d’attirer les prédateurs et mettre en péril les nouveaux nés. Les groupes sont limités à 3 nageurs maximum, accompagnés par Hugues qui coordonne. Pour le reste, que du bonheur !
Nous partons sur le bateau en pleine mer. Les cachalots ont besoin de grands fonds, un minimum de 400m. Le capitaine du bateau connaît bien les cachalots et nous emmène dans la zone.
Afin de les localiser, il s’arrête à quelques reprises pour plonger un micro amplifié dans l’eau et écouter les cliquetis typiques de l’animal. Après une petite heure, nous voyons enfin les jets d’eau au loin, le souffle des cachalots !
Les cachalots se déplacent en permanence, faisant parfois une petite sieste au passage avant de reprendre leur route.
Ils sont toujours en groupes, et il faut comprendre que, même si deux cachalots sont distants de plusieurs centaines de mètres, voire de quelques kilomètres, ils se considèrent ensemble. Ils n’ont pas la même notion de proximité que nous.
Après avoir localisé un premier groupe, la tactique de notre capitaine consiste à larguer un petit groupe de nageurs sur la route des cachalots avant de s’éloigner pour libérer le passage. Flottant en pleine mer, les nageurs n’ont plus qu’à ouvrir grand les yeux et profiter du passage de ces gros camions incroyablement gracieux.
Première appréhension, est-ce qu’il y a un risque de collision, nous qui sommes si petits face à ces géants de la mer ? En fait, les cachalots ont bel et bien conscience de tout ce qui les entoure et prennent bien soin de nous éviter.
Lors des premiers largages, nous les voyons plonger devant nous pour passer plusieurs mètres sous nos palmes. Mais au fil des mises à l’eau, ils se font plus confiants, peut-être même plus curieux de découvrir qui sont ces quadrupèdes perdus dans un élément qui n’est pas le leur.
Au bout de 3 heures, les rencontres sont vraiment étonnantes. Les cachalots ne s’éloignent plus, nous pouvons approcher de très près, mais toujours sans chercher à les toucher, par respect d’abord, et aussi par sécurité. Un bon coup de caudale mal placé serait du plus mauvais effet !
La réglementation est très claire, l’observation doit prendre fin à midi. Au-delà, les cachalots font leur gymnastique et peuvent chercher à sauter entièrement hors de l’eau ! Donc nous tirons notre révérence avant d’en prendre un sur le coin de la figure, les yeux pleins d’images inoubliables, les appareil photos et autres caméras dans le même état.
Maurice s’est bâti sur le métissage et le mélange de communautés africaines, chinoises et indiennes, au fil des colonisations hollandaises, françaises et anglaises. Une cuisine extrêmement variée, pleine de découverte, bien que celle de l’hôtel ne soit pas des plus légères. Au buffet de l’hôtel, il y en a pour tous les goûts, et les assiettes bien pleines se paieront sur la balance à la fin du séjour !
Les journées suivantes sont rythmées par deux plongées successives, de préférence le matin pour laisser le temps à des visites extérieures l’après-midi. Bien entendu, les plongées varient selon les niveaux des palanquées.
Les spots sont assez variés, autour de Trou aux Biches, et nous permettent d’apprécier une faune riche et abondante.
Le récif des tortues nous met nez à nez avec de belles tortues de mer, un peu farouches devant le nombre de plongeurs mais on ne peut pas les en blâmer.
Au récif des murènes, Hugues nous montre pourquoi on le surnomme « celui qui danse avec les murènes ». Il côtoie depuis des années des murènes géantes à cet endroit, et l’une d’entre elle arrive rapidement lorsqu’il les appelle pour l’enlacer affectueusement. Elle s’approche, magnifique, et évolue autour de nous avec beaucoup de grâce pour nous permettre de l’immortaliser avec nos caméras.
Les épaves du Stella Maru (un chalutier japonais volontairement coulé) et des barges Water Lily et Emily nous offrent de belles rencontres : murènes, balistes, perroquets, platax, poissons pierre, poissons feuilles, poissons coffres, poissons lion, poissons scorpion, poissons trompettes, diodons, carangues, rascasses, serpentines, etc …
Les amateurs de petit ne sont pas en reste et profitent des limaces de mer, crevettes et autres nudibranches. Les récifs coraliens et les gorgones environnantes nous invitent à une grande prudence, le mot d’ordre est de faire attention aux coups de palmes malheureux et de bien se stabiliser, respect avant tout de l’environnement.
Si nous respectons la nature, elle nous le rendra au centuple !
L’après-midi nous permet de visiter différents lieux et de voir l’île sous un autre œil.
Port-Louis, la capitale, contraste entre un cœur de ville populaire et typique, avec un marché couvert très riche et pleins de fruits et légumes peu courant sous nos latitudes, et son front de mer tout neuf doté de quelques immeubles modernes, ainsi que d’une galerie commerciale pour les achats touristiques.
Le jardin botanique de Pamplemousse porte le nom du district et village du même nom. Trente-sept hectares de variétés provenant de toute l’Asie, fondé par Pierre Poivre en 1735. Notre guide, plein d’humour, nous emmène à travers tout le jardin pour nous détailler toutes les spécificités comme l’arbre de Bouddha ou l’arbre à saucisses qui donne des sortes de cabosses ressemblant à des cacahouètes géantes !
A côté du jardin, l’aventure du sucre est un musée décrivant l’histoire et l’économie du sucre de canne à Maurice. Au nord, on peut visiter l’église de Cap Malheureux qui fait la une des cartes postales avec sa toiture rouge, face à l’île plate et l’île ronde. Plus près de l’hôtel, le temple hindouiste de Triolet se situe à 20 minutes à pied.
Le séjour s’achèvera avec nos têtes pleines de beaux souvenirs, et quelques kilos à éliminer 🙂
Un grand merci au club Galatée et à Maeva qui, malgré l’heureux évènement qui l’a empêché de nous accompagner, s’est impliquée dans l’organisation de ce merveilleux voyage jusqu’au bout !